Ep 1 LDDLC : mon parcours d’étudiante (vegan) en diététique

Cet article est une retranscription de l\’épisode n°1 du podcast \ »Le Dos de la Cuillère\ » que tu peux écouter ici :

Introduction : Bonjour, bienvenue dans le dos de la cuillère. Je suis Magali, étudiante en diététique et je prévois de me spécialiser dans les alimentations végétales. Ce podcast a pour but de partager mes expériences, mes rencontres et mes réflexions sur la diététique et le véganisme. Je te souhaite une bonne écoute !

Dans ce premier épisode, je vais évoquer mon parcours d’étudiante végan en diététique. Pour cela, je pense qu’il faut d’abord se mettre d’accord sur les termes :

✨ Qu’est-ce qu’un·e diététicien·ne ? ✨

Pour te l’expliquer, je me suis inspirée de la définition de l’AFDN (Association Française des Diététiciens Nutritionnistes) : un·e diététicien·ne est un·e professionnel·le de santé expert·e et reconnu·e de l’alimentation, la nutrition et la diététique. 

Tu peux consulter un·e diététicien·ne que tu sois en bonne santé ou malade (pas que pour perdre du poids). Ielle contribue au maintien et à la restauration de l’état de santé, de la qualité de vie et du bien-être, le tout par le biais de l’alimentation. Les conseils qu’ielle va te donner sont basés sur des recommandations nationales et internationales.

C’est une profession réglementée, le titre de diététicien·ne est protégé légalement et tu peux me croire, étant moi-même étudiante actuellement, je peux te dire que ce diplôme est trèèèèèèès exigeant et pas facile à obtenir … mais bon, en même temps, c’est normal car on parle de la santé des gens et donc ça implique quand même de sacrés responsabilités.

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Pour finir, je rajouterai qu’un·e diététicien·ne peut travailler en libéral, en hôpital ou en clinique, ou encore en restauration collective.

Pour ce qui est du terme de « nutritionniste » : il ne s’agit pas d’une profession réglementée. C’est juste un adjectif pour indiquer qu’on a suivi une formation en nutrition, et ce, quelque soit la durée ou la qualité de celle-ci. 

Donc, tu l’auras compris : un·e diététicien·ne est forcément nutritionniste … mais toustes les nutritionnistes ne sont pas forcément des diététicien·nes…

Passons maintenant aux définitions de tout ce qui est végé :

  • Végétarisme : régime alimentaire excluant toute chair animale (viande, poisson), mais qui admet en général la consommation d\’aliments d\’origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers (fromage, yaourts).
  • Végétalisme : Régime alimentaire excluant tout aliment d\’origine animale.
  • Véganisme : Mode de vie alliant une alimentation végétalienne mais aussi le refus de consommer dans la vie courante tout produit issu des animaux ou de leur exploitation (vêtements, cosmétiques mais aussi les loisirs, etc.). 

Pour devenir diététicien·ne, il y a deux cursus possibles :

  • Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) génie biologique option “diététique et nutrition” (3 ans depuis la rentrée de 2021 dont 22 à 26 semaines de stage )
  • Brevet de technicien supérieur (BTS) diététique (2 ans dont 20 semaines de stage : 5 en restauration collective, 10 en thérapeutique, 5 sur un thème au choix). En ce qui me concerne, c’est le BTS que je suis en train de passer 😬

Et donc, c’est là que ça se corse parce que, dans ce bts, il y a forcément des moments plus relous que d’autres quand on est vegan …

  • 1èrement les stages : ce sont des périodes de plusieurs semaines en immersion en milieu professionnel … selon l’endroit, on peut être confronté à des situations pour le moins … compliquées …
    • pour ce qui est du stage à thème optionnel : c’est le plus facile à gérer (je pense) car le thème est au choix de l’étudiant·e. Personnellement, j’ai choisi de le faire dans un drive zéro déchet (qui d’ailleurs ne proposait que des produits végétariens) pour lequel j’ai mis en place des panier-repas tout prêts avec des recettes entièrement végétaliennes. Donc, c’était absolument génialement parfait !
    • pour les stages en restauration collective : ils sont à réaliser dans 2 structures différentes et ces stages sont réputés être plutôt faciles à trouver (même si ce n’est pas toujours le cas) … en ce qui me concerne, j’ai choisi ma première structure pour son côté humain : le chef de cuisine s’est montré très ouvert et intéressé quand je lui ai dit que je comptais me spécialiser plus tard dans les alimentations végétales. Même si je savais qu’en 2 semaines, je n’aurai pas le temps de mettre grand chose en place, j’avais le sentiment que je serai bien accueillie et respectée dans cette structure … J’ai choisi ma deuxième structure par rapport à l’opportunité que cela pouvait représenter pour moi : une cuisine de grosse envergure, précurseure sur de nombreux sujets qui m’intéressent comme l’alimentation durable, la lutte contre le gaspillage, les menus végétariens, etc … J’y ai croisé des personnes ouvertes et sincèrement intéressées par mon mode de vie … et d’autres, un peu moins 🙄
    • ensuite, pour les stages thérapeutiques : ce sont deux stages de 5 semaines à réaliser dans des cliniques ou hôpitaux et ces stages sont excessivement difficiles à trouver … c’est un sujet qui, je pense, mérite qu’on lui consacre un épisode à part entière mais en attendant, j’avais rédigé un article concernant la recherche de ces stages si ça t’intéresse. Au moment où j’enregistre cet épisode, je n’ai réalisé qu’un seul stage thérapeutique donc je ne sais pas encore comment va se dérouler le deuxième mais pour l’instant, j’ai (encore) eu beaucoup de chance puisque je l’ai fait dans une structure engagée dans une végétalisation de ses menus, avec une direction et diet encadrante ouvertes et pro-actives sur le sujet … donc en plus des tâches habituelles qu’on réalise pendant ces stages, je les ai aidé à mettre à jour les menus, je leur ai fourni des recettes que j’avais présélectionnées par rapport à leur cahier des charges et on a pu tester certaines de mes recettes végétales préférées pendant les ateliers cuisine avec les patients et patientes, qui ont vraiment fait preuve d’ouverture d’esprit, de curiosité et de gentillesse à mon égard, et c’était une super expérience 🥰 En dehors de ces ateliers cuisine, finalement, j’ai fait peu de manipulation de nourriture lors de ce stage donc je n’ai pas eu à gérer la cuisine de l’établissement ni les plateaux de mes patientes et patients qui, pour le coup, n’étaient pas du tout végé. A voir comment ça se passera lors de mon 2nd stage …

Fin de la partie sur les stages : j’aimerai juste profiter de cette occasion pour remercier et saluer les associations telles que “Assiettes Végétales” et “Végécantines” qui mettent à disposition gratuitement des recettes 100% végétales adaptées à la restauration collective car pour moi qui n’avait jamais mis les pieds dans une cuisine professionnelle avant, leur travail m’a été d’une grande aide lors de mes stages.

  • autre moment relou quand tu es végé et étudiante en diététique :  les épreuves pratiques !
    • E5.B : Mise en œuvre d’activités technologiques d’alimentation (plus simplement appelées ATA) qui dure 3h : pendant cette épreuve, il faudra réaliser des recettes adaptées à un public bien portant mais aussi à une population ayant une pathologie nécessitant donc une adaptation. Je devrai rédiger un bon de commande où je noterai les ingrédients dont je vais avoir besoin pour la réalisation des recettes en fonction du sujet et de ce qui sera à disposition le jour de l’examen. Il faudra ensuite cuisiner les plats en question … qui seront goûtés par un jury (qui évalue également le respect des règles d’hygiène pendant la préparation des plats) …
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et il y a aussi une petite partie théorique avec la rédaction de fiches techniques. Autrement dit, ce jour-là, je vais vraisemblablement devoir cuisiner des produits animaux pour valider cette épreuve 🥺 … Pour me préparer, comme je suis étudiante par correspondance, j’ai prévu de bosser de manière théorique grâce à des videos, des annales et de travailler les recettes que j’adapte en mode végé et je prévois de mettre le paquet sur les parties théoriques le jour de l’épreuve … donc concrètement, j’ai fait le choix (mais c’est une décision tout-à-fait personnelle) de ne pas m’entraîner chez moi à réaliser les recettes avec des produits animaux … cela fait des années que je n’en ai ni acheté ni consommé et je ne me sentais juste pas de le faire.

Pour le jour de l’épreuve, c’est un peu plus compliqué : je n’ai pas encore pris de décision définitive, je me réserve la possibilité de me faire mon avis le jour J … Psychologiquement et émotionnellement, je pense arriver à manipuler tout ce qui est produit laitier ou oeuf … par contre, si je dois cuisiner de la chair animale, ça risque d’être un peu plus tendu …  Je ne sais pas si je vais arriver à me mettre en mode je-réfléchis-pas-j\’y-vais-je-fonce (par contre, il est hors de question que je goûte quoi que ce soit 🤮) … ou alors, est-ce que je vais complètement paniquer de stress, de dégoût ? franchement, je ne sais pas … mais ça va sûrement être un grand moment et je n’ai pas DU TOUT hâte de le vivre …

– ensuite, la 2ème épreuve que je redoute mais dans une bien moindre mesure, c’est la soutenance du mémoire : ça peut très bien se passer et je pense que c’est ce qui a le plus de chances d’arriver … mais il reste un petit risque que je tombe sur un jury plutôt vieille école, qui ne sera peut-être pas très ouvert aux alimentations végétales et qui pourrait présumer que mes futurs conseils ou ma future pratique de diététicienne ne se fassent pas dans l’intérêt de mes patients ou patientes. Bon, dans ce cas, puisqu’il s’agit d’un oral, a priori, j’aurai quand même une possibilité de défendre mon point de vue et j’espère être convaincante si ça devait arriver …

  • 3èment les cours : on me demande souvent comment je fais pour composer avec des cours qui iraient -a priori- dans le sens contraire de mes convictions … alors, ce qu’il faut savoir, c’est que les cours qui sont dispensés correspondent -normalement, si ils sont bien faits et à jour- aux dernières recommandations françaises en termes de nutrition et de santé. Or, il se trouve que celles-ci incitent fortement à végétaliser notre alimentation : le PNNS 4 (plan national nutrition santé) recommande d’ augmenter les fruits et légumes, les légumineuses, diminuer la viande hors volaille et limiter les charcuteries … par ailleurs, pour les adultes, on est passé de 3 à 2 produits laitiers recommandés par jour.

Pour ce qui est des alimentations végétales, à proprement parler, dans le programme du bts diététique, le cours sur les alimentations à prédominance végétale ne représente qu’une toute petite partie de ce qu’on nous enseigne et selon les écoles, c’est parfois un peu léger.

D’ailleurs, malgré le fait que la loi “Climat et résilience” (qui fait partie du programme du BTS) impose à tous les restaurants scolaires à proposer un menu végétarien par semaine depuis la rentrée 2021, le terme végétarisme est totalement absent du référentiel du bts diététique (les alimentations végétales seraient incluses dans \ »des activités ou des conditions de vie particulières”).

Sur mangerbouger.fr/ (site internet conçu sous l’égide de Santé publique France, qui émane du Ministère chargé de la Santé) à la date d’enregistrement de cet épisode, il était indiqué que : 

“On peut être végétarien sans risque pour sa santé, à condition d’avoir une alimentation équilibrée et variée”. 

Bon, ben là, c’est difficile de pas être d’accord …

Il est juste mentionné de faire plus particulièrement attention pour les personnes enceintes … et bon, ben, je peux me tromper mais il me semble que c’est toujours le cas quand on est enceinte ! 😅

Et d’après le site, elle n’est pas adaptée aux nourrissons … en tout cas, d’après mangerbouger.fr, à partir de la diversification alimentaire puisque le lait maternel ou les laits premier âge, qui sont l’aliment de référence jusqu’à 4 mois, sont tout-à-fait compatibles avec une alimentation végétarienne.

Pour ce qui est de l’alimentation végétalienne, le site mangerbouger.fr indique d’emblée qu’elle n’est pas adaptée à tout le monde, à cause des carences potentielles : notamment pour les enfants de moins de 3 ans, et une surveillance médicale est conseillée pour les personnes enceintes et les enfants et adolescentes/adolescents. 

Les points de vigilance en question concernent évidemment la vitamine B12, mais également, en fonction de la population : le fer, les protéines, le calcium et les vitamines.

Donc, tu l’auras compris, les instances françaises sont pas hyper fan du végétalisme et sont un chouilla plus cool vis-à-vis du végétarisme … Donc, pour moi, c’est normal que les cours reflètent cette tendance. 

CEPENDANT …

Ces recommandations sont en décalage (pour ne pas dire en retard) sur les recommandations de nombreuses sociétés savantes internationales.

Je peux te citer, par exemple, la très sérieuse Société canadienne de pédiatrie pour ce qui concerne les enfants. Ou encore, la Fondation britannique pour la nutrition, pour tous publics.

Et il y en a plein d’autres pour qui l’alimentation végétarienne et végétalienne, à condition qu’elles soient bien menées (et c’est une notion qui a son importance), sont parfaitement compatibles avec une excellente santé, quelque soit l’âge …

et donc, lorsque l’ANSES (qui est l’agence qui publie les références nutritionnelles en France) se mettra elle aussi enfin à jour des dernières études et rapports scientifiques concernant les alimentations végétales .. eh ben, à ce moment-là, les cours seront eux aussi un peu plus végé-friendly …

D’où mon conseil, d’ailleurs, si tu souhaites avoir un renseignement fiable et actualisé sur ce sujet, de consulter 

1/ des professionnel·le·s de santé (ce n’est pas une garantie de tomber sur une personne compétente mais c’est quand même plus sûr)

2/ spécialisé·e·s en nutrition, a minima, mais surtout spécialisé·e·s dans les alimentations végétales.  Ainsi, tu sauras que tu auras affaire à des personnes qui ont un bagage scientifique et  diététique solide mais qui, en plus, auront fait la démarche de renforcer et mettre à jour leurs connaissances dans ce domaine auprès de sources fiables parce qu’effectivement, si on s’en tient juste à ce qui est enseigné en cours, et ben c’est pas ouf …

Pour cela, je ne peux que te recommander le site de l’ONAV (Observatoire National des Alimentations Végétales) qui référencie les professionnel.le.s de santé (dont les diététicien·ne·s) qui sont végé-friendly !

Voilà, je pense avoir dit tout ce que je voulais partager … Alors, je me rends compte que le thème de ce premier épisode est très spécifique et n’intéressera probablement que des étudiantes et étudiants en diététique … qui, en plus, sont vegans … autant dire qu’on doit pas être beaucoup en France 😅 Mais promis, dans les prochains épisodes, je parlerai de sujets un peu plus larges, mais toujours sur la diététique et le véganisme.

Outro : c’est la fin de cet épisode. J\’espère que tu auras pris autant de plaisir à l\’écouter que moi à le produire ! N\’hésite pas à t\’abonner pour être averti·e de chaque nouvelle sortie et si tu le souhaites, tu peux laisser un avis sur ta plateforme d\’écoute préférée, ça m\’aidera beaucoup \"❤️\" Si tu as des questions ou que tu souhaites échanger, tu peux aussi me retrouver sur Instagram sur ma page le.dos.de.la.cuillère.podcast. Et bien sûr, si tu penses que ce podcast pourrait aussi intéresser ton entourage, ne te retiens surtout pas de le partager et d’en parler autour de toi 😅 A bientôt !

5 réflexions sur “Ep 1 LDDLC : mon parcours d’étudiante (vegan) en diététique”

  1. Stephanie Grisel

    Hola, petit comment en mp parce que je suis pas inscrite sur wp :3  » Tu es épatante !  » Bisous wonder sis’

  2. Cecile Lefebvre

    Bonjour Magali,
    Merci pour ce podcast dans lequel je me retrouve parfaitement étant moi-même étudiante par correspondance (un peu plus âgée que toi je pense 😁) en BTS diététique et végétalienne depuis 10 ans.
    Bon courage à toi!
    Cécile

    1. Coucou Cécile ! Trop bien ! Je t’envoie plein de forces pour cette reprise d’études, c’est une sacrée aventure 😅

  3. Ping : Ep 11 LDDLC : les JFN 2023 – Magali DNVG

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