Mon stage optionnel dans un drive zéro déchet

Pour rappel, pour passer le BTS diététique, il faut réaliser pas moins de 15 semaines de stages au total dans des structures de restauration collective et de soins, et 5 semaines dans la structure de notre choix (pas besoin qu\’il y ait un·e diet sur place pour valider le stage).

En général, il est conseillé de choisir la structure en fonction de la façon dont on souhaite exercer plus tard (et oui, il y a plusieurs façons d\’exercer la diététique). Par ex : dans une salle de sport si on souhaite se spécialiser dans la nutrition sportive, dans une crèche ou une école pour l\’alimentation infantile, auprès d\’une association dans un domaine qui nous parle, etc.

Il est également conseillé de réaliser ce stage à la fin de son cursurs quand on a déjà vu la quasti-totalité des cours et qu\’on est donc théoriquement (presque !) un·e vrai·e professionnel·le … ainsi, ce stage peut être, si l\’étudiant·e est efficace et met en place des actions intéressantes pour la structure, une porte d\’entrée professionnalisante : certain·e·s se sont vu·e·s proposer des postes, ou des missions par les structures qui les avaient accueilli·e·s en stage, dès l\’obtention de leur diplôme !

Personnellement, à cause de mes contraintes professionnelles, le seul moment où je pouvais réaliser ce stage était en milieu de cursus (💁‍♀️) mais de toute façon, le but n\’était pas de me trouver un poste dans cette structure (même si ce serait tellement génial ! Camille et Antoine, je pose juste ça là …)

En ce qui me concerne , je souhaite me spécialiser (attention, tu vas être supris·e) (nope) dans l\’alimentation végétale donc c\’était le point de départ de ma recherche. Car, même si j\’ai l\’intention -déjà plus ou moins avouée à mes futurs tuteurs de stage en restauration collective- de les aider à végétaliser leurs menus si je peux, cela me paraît compliqué à mettre en place dans mes stages thérapeutiques et j\’avais donc très envie de profiter de ce stage à thème optionnel pour mettre en avant le végétalisme qui est quand même le point de départ et le but final de cette foutue idée vraiment-géniale-bravo-Mag de reprendre mes études …

Bref, il se trouve que je suis aussi pas mal concernée par tout ce qui est limitation de mes déchets et depuis plusieurs années, n\’ayant pas de magasin vrac près de chez moi, j\’avais l\’habitude de traumatiser les hôtes·ses de caisse de mes magasins bio préférés en arrivant avec des bocaux (qu\’il fallait peser à chaque fois pour avoir la tare) pour y faire mes courses en vrac, le tout dans un bruit de verres qui s\’entrechoquent, de file de client·e·s après moi qui s\’allonge et de sourires gênés …

Mais ça, c\’était avant l\’arrivée de mes sauveur·e·s : Camille et Antoine, qui ont ouvert Le Petit Circuit, un DRIVE zéro déchet, à moins 10 minutes en voiture de chez moi 🥰

1. Le principe du Petit Circuit

C\’est un drive donc tu commandes tes produits en ligne, directement sur le site internet où ils sont classés par catégorie (épicerie salée, sucrée, fruits & légumes, ménage, etc.) locaux (d\’où le nom, \ »petit circuit\ », circuit court … tu l\’as ?), de saison et vendus sans emballages ou dans des bocaux consignés que tu ramènes, après les avoir lavés, lorsque tu reviens prendre ta commande suivante !

Est-ce que c\’est pas GENIAL ???!!

J\’ai gagné tellement d\’heures de vie depuis qu\’ielles ont ouvert en Mars 2020 !

Depuis quelques mois, on peut même y trouver des alternatives végétales aux produits animaux : allumettes (pour ne pas dire \ »lardons\ »), panés (pour ne pas dire \ »nuggets\ »), tube de farce protéinée à bouts arrondis (pour ne pas dire \ »saucisses\ » mais vraiment, ça devient relou, cette histoire), aiguillettes (on a le droit de le dire, ça, non ?), un tofu -délicieux- fabriqué à Montpellier, etc. et d\’après leur retour (et le fait que ces produits soient souvent en rupture de stock 😏), cela semble plaire à leur clientèle pourtant apparemment plutôt omnivore …

Je me suis donc dit qu\’il y avait sûrement quelque chose à faire d\’intéressant avec elleux et je leur ai proposé mes services !

Bon, au départ, ielles ne savaient pas trop quoi faire de moi parce qu\’il faut dire qu\’ielles sont en plein développement et apparemment, contacter toutes les entreprises agro-alimentaires françaises de fromages végétaux et autres délicieuseries pour les tester gratos afin de les proposer sur le site ne faisait pas partie de leur priorité (j\’aurai essayé 💁‍♀️) …

Par contre, cela faisait un moment qu\’ielles voulaient proposer des paniers-repas à leur clientèle mais n\’avaient jamais le temps de se poser pour y réfléchir et le mettre en place … qu\’à cela ne tienne ! Je connais très bien leurs produits puisque je me fournis chez elleux depuis plus de 2 ans, je sais (à peu près) cuisiner et je peux proposer des panier-repas exclusivement végétaliens pour faire découvrir une alimentation encore plus durable à leur clientèle, déjà bien sensibilisée aux enjeux écologiques liés à leur alimentation !

On est donc parti là-dessus. J\’ai commencé par étudier le marché, voir ce qui se faisait déjà pour nous donner un point de départ et après avoir tenu compte de leurs propres contraintes d\’organisation des stocks, on est parti sur un panier de 5 plats principaux pour 4 personnes pour environ 50 €.

On a également réalisé une petite enquête auprès de leurs client·e·s et résultat :

• 80% d\’omnivores et flexitariens
• plus de 90% intéressé par la formule des panier-repas
• plus de la moitié se déclare intéressée par des recettes purement végétaliennes (yay ! 🥰)

2. Déroulement du stage

Je me suis donc mise aux fourneaux (en plus ça tombait bien, c\’était la canicule) (en plus, ça tombait bien, j\’ai chopé le covid une semaine après avoir démarré mon stage) et j\’ai usé de toute la créativité culinaire dont j\’étais capable pendant ces 5 semaines pour proposer des recettes pas trop perchées, pas trop mauvaises, équilibrées (tant qu\’à faire, hein) et qui rentraient dans le budget qu\’on s\’était fixé!

J\’en ai profité pour incorporer des produits peu utilisés et pourtant si bons (sarrasin, millet, légumes secs, etc.), les plus bruts possibles car c\’est le principe de base pour 1/faire des économies, 2/limiter son impact écologique et 3/manger des trucs bons ET nutritionnellement intéressants …

Le seul problème, c\’est que tout cuisiner / préparer \ »from scratch\ » (comme on dit aux states), ça prend du temps … eh beh, GRÂCE A MOI et les panier-repas du Petit Circuit, tu n\’as plus besoin de réfléchir à ce que tu vas faire à manger ni à ta liste de course, maggle 😎.

Le plus compliqué a été de remplacer les produits que j\’utilise habituellement qui ne viennent pas du Petit Circuit (sauce tamari, gluten de blé, crème soja, etc.), il donc fallu parfois faire pas mal de tests : par exemple, pendant une semaine, on a mangé de la pizza tous les jours parce que je voulais absolument trouver un moyen de faire une pâte à pizza un peu moelleuse/gonflée sans levure sèche ou fraîche, ni bicarbonate alimentaire, ni levain, avec juste la poudre à lever disponible au Petit Circuit (spoiler : j\’ai fini par trouver et, franchement, il fallait vraiment un esprit qui n\’a aucun respect pour la grande cuisine comme le mien pour trouver la parade 🙃).

L\’autre difficulté a été de réutiliser les produits du panier sur la semaine (pour rester dans le budget et éviter qu\’il y ait trop de restes à la fin) sans que ce soit trop répétitif et donc trouver des recettes variées à partir des mêmes produits de base.

Au final, j\’ai réussi à faire 3 panier-repas, soit 15 recettes. J\’espère qu\’elles plairont aux client·e·s du Petit Circuit (les panier-repas devraient être disponibles à partir de Septembre à raison d\’un nouveau panier par mois) et que, peut-être, ça leur donnera envie de les refaire de temps en temps 🙏

3. Conclusion

Je me suis régalée (dans TOUS les sens du terme !) pendant ces 5 semaines, j\’ai pu prendre le temps de cuisiner, de tester de nouvelles recettes, de varier mes repas habituels. Comme je réalisais le stage à la maison (avec une réunion par semaine pour faire le point avec Antoine), j\’étais autonome et c\’était top !

Ce stage m\’a également appris à mieux appréhender les proportions : cela fait des années que je cuisine à l\’oeil, en fonction du volume et non pas du poids des aliments (sauf pour les recettes très spécifiques comme en pâtisserie par exemple) donc il a fallu que je me remette à tout peser pour me rendre compte de ce que ça représentait et proposer des recettes qui tiennent la route !

Concernant l\’aspect nutritionnel des recettes (parce que bon, je suis sensée proposer des trucs pas trop mauvais pour la santé, il paraît), étant donné qu\’il ne s\’agissait pas d\’une structure de restauration collective, je n\’avais pas d\’obligation à respecter les recommandations du GEMRCN concernant l\’équilibre nutritionnel et, par ailleurs, il n\’existe pas (encore) de recommandations officielles de l\’ANSES concernant la pratique d\’un \ »régime végétalien\ » quotidien, j\’ai malgré tout souhaité respecter un certain équilibre diététique et je me suis inspirée (en plus de mes connaissances personnelles + celles apprises pendant ma formation) des recommandations du livre \ »La Meilleure façon de manger végétal – La bible de l\’alimentation végétalienne et végétarienne\ » de Fabien Badariotti et Léa Lebrun, de différents sites comme https://jemangevegetal.fr/ (de l\’ONAV – Observatoire National de l\’Alimentation Végétale) et pour les recettes : https://francevegetalienne.fr/, https://www.lapetiteokara.fr/, https://leculdepoule.co/ , etc.

Et voilà ! Je voulais faire un article court, je crois que c\’est loupé ! Maintenant, il me reste à faire le même compte-rendu, mais pour mon mémoire 🥳 (compte-rendu qui est sensé tenir sur moins de 10 pages … ça va être très compliqué !)

Merci encore à Camille et Antoine de m\’avoir fait confiance pour la mise en place de ce projet et de m\’avoir permis de le faire en full végétal, j\’espère que j\’ai été à la hauteur ! ❤️